L’ère numérique est celle des big data, des algorithmes et de l’intelligence artificielle. Du travail, à la justice et aux relations amoureuses en passant par l’organisation de la ville, de la santé et de la consommation, aucun secteur n’y échappe. Les données et le calcul algorithmique ambitionnent de faciliter nos décisions et d’optimaliser nos actions dans tous ces domaines. La prolifération de dispositifs et de capteurs connectés, plus portables et individualisés que jamais, fleurissent dans tous les pans du quotidien. L’intelligence artificielle est appelée à repousser sans cesse le champ des possibles en réalisant, de manière automatisée et auto-apprenante, des opérations de plus en plus complexes telles que le diagnostic médical, l’organisation de la production ou les déplacements en voiture.
C’est par ces changements qu’émerge la société numérique … et les multiples manières avec laquelle elle peut impacter nos manières de vivre, de nous déplacer, de produire et de consommer, de soigner, de créer ou d’habiter. Face à ces transformations, deux voies sont possibles. Les acter, les observer de loin dans un techno-optimisme niais ou une technophobie de principe, et les laisser façonner le cours de notre destin. Ou bien les penser ensemble pour les choisir et se les approprier, les encourager ou les réguler, et les mettre ainsi au service d’un projet commun. Cette seconde voie, celle de la réflexion, du débat et de la citoyenneté, c’est celle que nous avons choisie.
Nous pensons que la société numérique ne se résume pas à un débat d’experts techniques mais est un objet tout à fait politique qu’il convient d’appréhender comme tel. La seule question qui se pose dès lors est « Quelle société numérique voulons-nous ? ».
Voilà pourquoi nous pensons essentiel de poser l’évolution numérique comme un choix de société et de contribuer à l’ouverture démocratique des débats sur ses orientations et ses finalités.
Voilà pourquoi nous pensons essentiel de faire foisonner une pluralité de discours, d’imaginaires et de propositions sur la manière de faire sens du numérique et de délibérer sa place dans nos sociétés.
Voilà pourquoi nous pensons essentiel de favoriser l’émergence d’une prise de conscience collective et d’une citoyenneté active à l’égard des multiples enjeux des technologies numériques.
AlterNumeris, ce sont des réflexions et des propositions, adressées au grand public et aux décideurs, pour contribuer à politiser la société numérique dans le sens le plus noble qui soit. Politiser la société numérique, c’est ouvrir le champ de ses possibles, la condition pour que ses orientations, ses finalités et ses usages soient délibérées par le plus grand nombre. Alors seulement, le numérique peut devenir porteur de sens et d’émancipation.
AlterNumeris, c’est la volonté, par ces réflexions et ces propositions, de :
Offrir un regard éclairé, critique et distancé incitant à penser à l’échelle individuelle et collective la diversité des enjeux de la société numérique
Faire exister une pluralité de perspectives, d’imaginaires et de propositions sur la manière de faire sens du numérique et de délibérer sa place dans nos sociétés
Contribuer à l’appropriation citoyenne, la démocratisation du débat, et la sensibilisation à la nature politique de la thématique.
AlterNumeris, ce sont des chercheurs et des penseurs qui réfléchissent les enjeux de la société numérique. Des philosophes et des ingénieurs, des politologues et des mathématiciens, des criminologues et des sociologues qui se mobilisent pour décrypter et analyser, comprendre et interroger. Chacun dans leur discipline, avec leur regard et leur spécialité. Chacun dans leur domaine, avec leurs mots et leurs propositions. Mais tous tournés vers un objectif commun : donner aux citoyens les clés pour comprendre, les arguments pour débattre et les moyens pour se positionner.
Actuellement Professeur de philosophie morale et politique à l’Université catholique de Louvain. Fondateur du Centre de recherche Europé, il est également membre de Louvain Bionics, centre de recherche en robotique médicale de la même Université. Ses livres et travaux ressortissent à ce qu’on appelle la théorie critique de la société. Il est notamment l’auteur de Je est un clone (Seuil, 2004), L’Homme en contexte (Cerf, 2012), La Tyrannie des modes de vie (Bord de l’eau, 2015) et, récemment, de Le temps du posthumanisme. Un diagnostic d’époque (Les Belles Lettres, 2018).
Jean-Pierre est professeur à l’Ecole polytechnique de l’Université de Louvain. Ses intérêts de recherche sont la modélisation, la caractérisation large bande et la fabrication de dispositifs semi-conducteurs avancés ainsi que la micro et nanofabrication de capteurs et actionneurs MEMS/NEMS. Il a reçu la Médaille BLONDEL 2015, célèbre récompense française qui récompense chaque année un chercheur pour ses avancées scientifiques exceptionnelles qui ont eu un impact majeur dans l’industrie électrique et électronique.
Christophe, docteur en droit, diplômé en anthropologie et en philosophie, est professeur au Centre de Philosophie du Droit de l’UCLouvain. Il mène des recherches interdisciplinaires consacrées à l’impact social et juridique des nouvelles technologies sur l’activité et la subjectivité humaine. Ses intérêts de recherche concernent les Science and Technology Studies, ainsi que le transhumanisme. Son dernier ouvrage, La prothèse et le droit(IRJS Editions), a remporté en France le Prix du Livre Juridique.
Gert Meyers est chercheur postdoctoral au Life Sciences & Society Lab de la KULeuven. Il étudie comment la mise en œuvre des nouvelles technologies modifie le rôle de la solidarité dans le domaine des assurances. Ses recherches doctorales ont été récompensées par la Bourse de recherche de l’Association genevoise pour les big data dans le domaine des assurances en 2018 et le Prix Derine biennal 2018 pour la contribution de sa thèse de doctorat au débat sur la justice au sein de la société.
Jérémy poursuit actuellement un doctorat en philosophie à l’Université de Namur, au Centre de Recherche Information, Droit et Société. Les recherches menées entendent, au travers d’une série d’études de cas allant de l’optimisation mathématique aux machine auto-apprenantes, documenter les actions minutieuses grâce auxquelles les ingénieurs parviennent à inventer des algorithmes et à produire des savoirs à leurs sujets.
Steve est Ingénieur Civil Mécatronicien de l’UCL, expert en robotique. Aujourd’hui consultant, conférencier et professeur, il porte plusieurs projets autour des thématiques telles que les nouvelles technologies, l’éducation et le développement durable.
Matthijs Driesen est actif dans le domaine de l’éducation. En tant que philosophe et historien, il s’est toujours intéressé à l’actualité, à l’économie et à la politique. Aujourd’hui, les nouveaux développements des technologies de l’information sont le fer de lance des changements dans ces domaines. Il souhaite contribuer au débat.
Julien est titulaire d’un Master en Gestion Publique de King’s College London et d’une thèse de doctorat en Science Politique de l’Université de Louvain. Il publie dans les thématiques de la gestion publique et de l’analyse des politiques publiques.
Pierre est docteur en Sciences Politiques et Sociales, et chercheur qualifié du Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS) à l’Université de Liège. Il dirige l’Unité de Recherche Cité et co-dirige le Centre de recherches Spiral (sciences politiques). Il est membre fondateur du réseau belge en science, technologie et société (BSTS) et le directeur de la collection thématique « Sciences et technologies en société » aux Presses Universitaires de Liège.
Florimond est ingénieur civil en mathématiques appliquées et doctorant au sein du Computational Privacy Group de l’Imperial College London. Il s’intéresse à la protection de la vie privée dans le numérique autour de sujets comme le développement de techniques de protection de la vie privée, l’analyse de la surveillance à grande échelle et l’exposition de vulnérabilités des systèmes “d’anonymisation” existants.
Evelien est assistante sociale et criminologue, et travaille à la Vives Hogeschool Courtrai depuis 2006. Ses activités de recherche et ses publications portent sur les thèmes de la sécurité intégrale, des réseaux de sécurité, des études et technologies policières, de la sécurité et de l’innovation. Depuis février 2016, Evelien est également assistante au sein du groupe de recherche Governing and Policing Security de l’Université de Gand.
Matthias est assistant scientifique au Think Tank Minerva, où il mène des recherches sur les questions socio-économiques et de bien-être. Il a notamment publié un livre sur l’impact de la numérisation sur la société (Vorm geven aan digitale tijden) et sur l’avenir de la sécurité sociale (Fundamenten. Sociale zekerheid in onzekere tijden). Il publie également régulièrement dans De Standaard, De Morgen, Knack et Mo, entre autres.
Nicolas est fondateur de « Caféine.Studio » au sein duquel il est learning experience designer. Il est également doctorant au sein du Centre de Recherche en Sciences de l’Education de l’Université libre de Bruxelles. Ses travaux de recherche portent notamment sur l’élaboration des environnements personnels d’apprentissage par les apprenants – universitaires ou de cours en ligne – sur l’appropriation des technologies par les enseignants ainsi que sur les doxa liées au numérique.
Bieke est maître de conférences à la Faculté des sciences sociales de la KU Leuven. Elle dirige le Meaningful Interactions Lab (Mintlab). Elle est fascinée par l’aspect technique du social, et par l’aspect social des technologies numériques. Ses activités d’enseignement et de recherche se situent à l’intersection de l’interaction homme-machine et des sciences de la communication. Elle s’intéresse en particulier aux programmes de recherche portant sur les enfants, les médias et le design, la convergence des médias dans une société numérique, et les méthodes progressistes de recherche et de communication scientifique.
Réginald est titulaire d’un bachelier en histoire-criminologie et d’un master en études européennes de l’IEE-ULB. Il est actuellement assistant de recherche à Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans le contexte de la Conférence sur l’Avenir de l’Europe. Il s’intéresse aux questions de gouvernance et d’autonomie stratégique de l’Union Européenne. C’est dans cet objectif qu’il cherche à replacer le sujet du numérique dans nos sociétés depuis la perspective citoyenne.